vendredi 30 juillet 2021

Le (futur) coup de cœur de Marie

Vous n'en pouvez plus de l'outrance, des vociférations et des jugements à l'emporte pièce, de la démesure des propos tenus ici et là ?


Ras-le-bol
des Stentors du verbiage, des snipers de la répartie ?

Marre des punchlines assassines, de la parole qui fuse avant d’avoir été un peu pensée ?

Envie d’un peu de calme, d’un espace privilégié où émettre une réserve, énoncer un soupçon de doute, d’incertitude ne serait pas interprété comme une façon de botter en touche, de se réfugier dans le ventre mou d’un point de vue qui ne s’assumerait pas ?

Oui ?

Non ?

Peut-être ?

Voici un « bref manuel de survie par temps de vitrification idéologique ». Il fait l’éloge d’une « éthique intransigeante de la mesure », d’« un souci de la limite : limite posée à la fatuité des esprits qui croient tout savoir, comme à la violence des militants qui se croient tout permis » :


Le courage de la nuance, de Jean Birnbaum   

publié au Seuil, en mars 2021

Présentation de l’éditeur

"Nous étouffons parmi des gens qui pensent avoir absolument raison", disait Albert Camus, et nous sommes nombreux à ressentir la même chose aujourd'hui, tant l'air devient proprement irrespirable. Les réseaux sociaux sont un théâtre d'ombres où le débat est souvent remplacé par l'invective : chacun, craignant d'y rencontrer un contradicteur, préfère traquer cent ennemis. Au-delà même de Twitter ou de Facebook, le champ intellectuel et politique se confond avec un champ de batailletous les coups sont permis. Partout de féroces prêcheurs préfèrent attiser les haines plutôt qu'éclairer les esprits.

Avec ce livre, Jean Birnbaum veut apporter du réconfort à toutes les femmes, tous les hommes qui refusent la "brutalisation" de notre débat public et qui veulent préserver l'espace d'une discussion aussi franche qu'argumentée. Pour cela, il relit les textes de quelques intellectuels et écrivains qui ne se sont jamais contentés d'opposer l'idéologie à l'idéologie, les slogans aux slogans. Renouer avec, ce n'est pas seulement trouver refuge auprès de figures aimées, qui permettent de tenir bon, de se tenir bien. C'est surtout retrouver l'espoir et la capacité de proclamer ceci : dans le brouhaha des évidences, il n'y a pas plus radical que la nuance.

L’auteur, essayiste et journaliste, dirige Le Monde des livres.


L’avis de Marie 

« Un essai plutôt court, qui s’articule autour 7 figures majeures du siècle précédent :

Raymond Aron :
"
Vous avez dit « faire le jeu de » ?"

Albert Camus:
 "Des mots libres
pour des hommes libres
"

Germaine Tillion :
"
La littérature, 
« maîtresse des nuances »
 "

Georges Bernanos :
"Il faut parler franc"

Hannah Arendt :
"La blague est quelque chose
d'essentiel
"



George Orwell :
"
L'inconnu,
c'est encore
et toujours notre âme
"



R
oland Barthes

Une chaude recommandation entendue sur les ondes. J’ai été intriguée par l’apparent paradoxe du titre et enthousiasmée par les premières pages. Le sujet est passionnant ! Instructif, argumenté, bien construit (ça, je le déduis d’un coup d’œil à la table des matières : un chapitre par auteur, avec un interlude entre chaque). »


Extraits :

« Il n’y a pas d’un côté la vie, ses indignations, ses combats, et de l’autre les livres, la pensée, la transmission. Tout cela ne fait qu’un. Si l’on admet que la nuance n’est en rien une faiblesse, et qu’elle relève au contraire de la bravoure, on comprendra aussi que le livre lui donne abri. Il existe certes maints livres péremptoires, et des bibliothèques entières d’ouvrages fanatiques. Mais la puissance de la nuance s’épanouit au mieux dans ce type de livre inclassable, à la charnière de la littérature et de la pensée, qu’on appelle l’essai. Autrement dit un texte qui, au sens propre, essaie, tâtonne, tente quelque chose, et dont la force n’est pas de trancher mais d’arpenter ces territoires contrastés où la reconnaissance de nos incertitudes nourrit la recherche du vrai. »

2.0 Générique (CC-BY-NC-SA 2.0)

« Qui reconnaît ses erreurs n’est pas un tiède, mais un homme d’honneur. Qui affronte ses contradictions intimes ne mérite pas le nom de lâche. Il y a un courage des limites, une radicalité de la mesure. »


« Quand la sottise infecte les discours, quand les certitudes étouffent toute parole libre, tenir sa langue est la meilleure des parades. »

® Tous droits réservés

mercredi 7 juillet 2021

Le (futur) coup de cœur d'Anne-Laure

 Crapule, de Jean-Luc Deglin, publié aux éditions Dupuy

Le tome 1 est paru en 2017

Le tome 2 en 2018

Le tome 3 aurait logiquement dû paraître en 2019, on l’attendait même pour le mois de novembre 2019. Depuis : toujours rien !

- « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »

Anne-Laure trépigne car elle est très fan de cette BD qui raconte les déboires d’un chat et de sa propriétaire.

Ce qu’il se passe à la fin du tome 2 et ce qu’il devrait se passer dans le tome 3 :

Anne-Laure raconte :

« La maîtresse de Crapule s’est trouvé un jules (allergique au chat). Le chat en profite pour lui pourrir la vie. Le pauvre jules a des crises d’asthme, des griffures, etc.

J’ai découvert cette série grâce au journal de Spirou… il y a au moins deux ans ! J’ai tout de suite accroché – c’est pour les fans de chats !

® Crapule, Deglin Eds. Dupuy
et pour ceux qui en veulent un et qui hésitent encore : ils lisent ça, ils n’en adoptent pas ! En tout cas ils ne pourront pas dire qu’ils n’ont pas été prévenus !*


Bref…

C’est sympa

ça se lit facilement

c’est original… et tellement véridique !

J’aime beaucoup ces tons blancs et bleus

Crapule est très bien croqué

Tu vois ton chat !»


*Anne-Laure a 3 chats : 2 officiels et 1 « pièce rapportée » : une petite minette SDF qui squatte le garage depuis 2 ans. Ça fait bien 5 ans qu’elle vient prendre ses 3 repas quotidiens. Elle aimerait bien investir la maison mais les 2 chats officiels la détestent et lui crachent dessus. Ils ont mis leur veto.

® Tous droits réservés

vendredi 2 juillet 2021

Le (futur) coup de cœur de Johan

Nous  avons choisi de vous présenter des documents que nous n'avons pas encore 

vus

écoutés

lus

mais sur lesquels nous fondons beaucoup d'espoir.


Aujourd'hui Johan vous présente un documentaire :

Demain on part sur Mars

de Muriel Zürcher, 

illustré par Candela Ferrandez

(Larousse jeunesse, 2021)


Présentation de l'éditeur :

"Quand la maîtresse propose à la classe de partir en Classe de ... Mars, c'est l'étonnement général ! Mais ce n'est pas une blague : il va vraiment falloir étudier Mars et préparer le voyage avant le grand départ !

- Un super prétexte pour rechercher plein d'infos et les présenter à la classe sous diverses formes : BD, Exposés, Astuces, Activités...

- Un véritable jeu d'aller retour entre le texte fictionnel des enfants qui s'interrogent et le texte scientifique qui explique les vrais phénomènes.


- les illustrations humoristiques de Candela Ferrandez côtoient les magnifiques photos de la Nasa sur les 96 pages de ce carnet de voyage qui comprends 4 parties :

  • Les préparatifs du départ
  • Décollage !
  • Atterrissage !
  • On reviendra !"


- Alors Johan, pourquoi ce choix ?

- C'est un des premiers livres jeunesse que je vois qui parle de la colonisation de Mars. C'est un livre sérieux, pas de la SF !

Il détaille, passionné par son sujet :

- Ce livre aborde les contraintes techniques pour un tel voyage, le niveau technologique actuel mais aussi les enjeux psycho-sociaux d'une telle expédition. Également bien-sûr, un peu d'astrophysique.

(Johan en est friand)

Alléché et emporté par son sujet, il lance tout à trac sa question-piège :

- Tiens... le truc tout bête : quelle est la température sur Mars ?

À votre avis ?

- ..................................................................................................................................... ?

- ...................................................................... ?

- ...................... !

- - Moins 50 !!! En moyenne. Ça veut dire - 15° le jour et - 90° la nuit.

Eh bien c'est peu, comparé à l'Antarctique qui a une moyenne de - 30 : - 55 le jour et - 90 la nuit.

Vous vous rendez compte ? C'est fou !

Alors pourquoi ne parviendrions-nous pas à y construire quelque chose ? ... Y'a plein d'autres questions...

- Oui mais stop, Johan, c'est un article, pas un documentaire.

- D'accord. ... Mais est-ce que vous connaissez la durée d'une année sidérale ? Une année sidérale c'est le temps mis par une planète pour effectuer une révolution autour du soleil. Alors, vous savez ? ...

- ...

- 687 jours ! Il faut savoir que 2 années terriennes valent une année sur Mars. Par exemple, nos saisons de 3 mois, sur Mars, elles dureraient chacune 6 mois.

- Y'a des saisons, sur Mars ?

Johan, sourcil gauche levé, perplexe :

- Chais pas...


Ça signifie qu'il va se renseigner et qu'un article sur les saisons martiennes (ou sur leur absence) est fort probable.

Mercredi prochain, nous parlerons BD... et chats.

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