samedi 28 novembre 2020

Des docs sur les docs - 3 : "Malade comme un chien"

Connaissez-vous l'origine de l'expression : 


"Malade comme un chien" ?

L'expression remonte au XVIIème siècle. À cette époque nos amis à quatre pattes étaient considérés comme des outils au service des êtres humains. 

Si le cheval, l'âne ou le mulet tractaient ou portaient les charges, au chien il incombait d'assurer la sécurité du logis et de son/ses maître(s).

Et comme on se débarrasse d'un matériel défectueux, le chien hors d'état de servir (malade, blessé) ne recevait pas de soins. Il n'était pas question de continuer à l'alimenter.

Le chien s'en allait donc s'isoler puis mourir dans son coin.

L'expression "être bon à jeter aux chiens" en dit long sur le mépris voué à cet animal pourtant  réputé fidèle et loyal.

"Souffrir comme un chien" c'est donc souffrir comme un misérable, impitoyablement.

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jeudi 26 novembre 2020

Des docs sur les docs - 2 : docs de fiction

Qu'ils crèvent l'écran ou qu'ils ne soient que de papier, qu'ils viennent de Russie, d'Amérique ou d'ailleurs, qu'ils soient nos contemporains ou qu'ils appartiennent à des temps révolus, qu'ils soient bons comme un baume ou mauvais comme des bacilles tueurs, ils nous fascinent...

Saurez-vous les reconnaître ?

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Dix médecins pour dix profils

1. Dr House : le cynique

10.

2. Dr Jivago : le poète

3. Dr Jekyll : le philanthrope

4. Dr March : le père de famille

5. Dr Knock : le business man

6. Dr Watson : le narrateur

7. Dr Sleep : le psychopathe

8. Dr Moreau : le darwiniste

9. Dr Frankenstein : le créateur

10. Dr Strange : le super-héros

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mercredi 25 novembre 2020

Un roman ado enchantant : Âge tendre, de Clémentine Beauvais




C'est une pépite de la collection Exprim

Un esprit vintage ET actuel, comme un vinyle

Un clin d'œil tendre à une époque tapageuse

C'est yéyé et stylé

Ça serait dommage de passer à côté !




Présentation de l'éditeur :

La Présidente de la République l'a décidé : tout élève doit faire, entre sa troisième et sa seconde, une année de service civique

Valentin n'a pas de chance : ses vœux ne sont pas respectés, et il est envoyé dans le Pas-de-Calais, dans un centre pour personnes âgées atteintes d'Alzheimer, minutieusement reconstitué pour ressembler à un village des années 60

Sa première mission semble assez simple : écrire une lettre à une pensionnaire qui a répondu à un concours dans un Salut les Copains de 1967, pour lui annoncer que, malheureusement, Françoise Hardy ne va pas pouvoir venir chanter pour elle. 

Sauf que c'est difficile d'annoncer une telle mauvaise nouvelle. Alors il annonce l'inverse. Françoise Hardy viendra !


Ce roman ressemble aux films de Jacques Demy : apparemment joyeux, pétillant, mais pas si léger que ça et certainement jamais superficiel.

Le roman s'ouvre sur une circulaire de l'Éducation nationale détaillant les modalités et enjeux du serci.

Connaissez-vous le serci ?

Il s'agit du Service Civique, un stage obligatoire d'une durée d'1 an, entre la fin de la 3ème et l'entrée en seconde. Les élèves sont censés recevoir une affectation qui prend en compte leurs centres d'intérêt ainsi que leurs aptitudes. Ils peuvent se retrouver dans n'importe quelle région de France mais ils sont pris en charge par l'État qui leur offre un hébergement. Un éducateur chapeaute chaque petite communauté (constituée d'une 1/2 douzaine de stagiaires).

Au cours de cette année un peu particulière, les élèves sont priés de rédiger un compte rendu de 30 pages environ, détaillant leurs observations et acquisitions en termes de "savoir-être" et "savoir-faire".

Valentin : un stagiaire atypique, drôle et attendrissant

Qu'il est attachant, ce Valentin multi-phobique, très arrêté sur ses points de vue et tourmenté par les effets de son hypocondrie ! Un gars mal en point dans une situation familiale qui le hérisse.

On découvre un ado replié sur lui-même, qui ne regarde pas vraiment les personnes autour de lui, qui a de grosses difficultés avec les interactions sociales, qui est très ritualisé.

On se doute que ça va être "compliqué" pour lui, ce fameux serci !


L'Unité Mnémosyne : un EHPAD qui fait comme si...

Valentin est affecté à l'Unité Mnémosyne des Hauts-de-France, à Boulogne-sur-Mer, fort loin d'Albi et de son Occitanie natale. Il s'agit d'un Ehpad pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Les résidents se voient offrir un cadre de vie qui reproduit à l'identique celui de leur jeunesse.

Un rapport de stage circonstancié

Valentin va "s'approprier" son serci – c'est le moins que l'on puisse dire : au lieu de la trentaine de pages attendues, il rend un document de 378 pages (il a un peu "dépassé"- précise-t-il, très ingénu).

Prenant au mot les instructions bureaucratiques de la circulaire, il va "se développer en développant des compétences de tous ordres". Alors il raconte, avec de moins en moins de naïveté et de plus en plus de vocabulaire.


Une expérience originale

Compte tenu de la personnalité carrée et introvertie du jeune homme, de ses multiples angoisses, attaques de panique et de sa peur des "personnalités non conventionnelles", on se dit que cette histoire a déjà un gros potentiel. On se doute que Valentin va évoluer, que les situations, les péripéties vont entraîner de sacrés changements.

Il va découvrir Françoise Hardy, les années 60-70, les robes Courrèges, les films de Jacques Demy : toute une époque nettement plus colorée et joyeuse – du moins pour ce que l'Unité Mnémosyne choisit d'en montrer.



En attendant Françoise Hardy

Valentin va se lier profondément avec sa tutrice, 

le Dr Sola.


Il va apprendre à jouer de la guitare.

      Il va se travestir,

                 s'exposer,

                           se mettre à chanter

                                    et à enchanter le quotidien de ses colocs 

                                             tout comme celui des pensionnaires de Mnémosyne.

Il va découvrir le travail d'écriture,

                   la nécessité d'être capable de nommer,

                                                                      de décrire,

                                                                                    de faire des choix narratifs.


Avide de beauté, de fidélité, de confiance, de stabilité et d'engagement,

il va se former en s'appuyant :

              sur sa découverte de la Françoise Hardy des années 60 (Elle sera sa muse et son maître de vie)

              sur la mémoire d'une époque disparue (merci YouTube et l'INA),

              sur de vieilles personnes en fin de vie, à la mémoire incertaine

              sur des décors : tout un monde factice censé apaiser les résidents.


Mais à la fin de cette histoire, 

             Valentin aura appris à faire la part des choses et des situations 

             et à tenir compte de la complexité des relations humaines. 

             Une belle sortie de chrysalide.


"Souvenirs, souvenirs"

Mais non ! Ce n'est pas un livre passéiste ! Non ce n'était pas forcément "mieux avant". Et Clémentine Beauvais aborde des thèmes très contemporains : les questions de genre, les familles recomposées, l'importance des réseaux sociaux, la société des apparences et des normes.


"C'est extra"

Âge tendre est un roman tout à la fois solaire et grave, subtile et tendre, beau et triste. Comme une chanson de Françoise Hardy.

C'est un roman addictif, pétillant, malicieux, intelligent, drôle. Comme un roman de Clémentine Beauvais.

L'auteure

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mardi 24 novembre 2020

Des docs sur les docs - 1 : "Dites 33"

C'est une formule tombée en désuétude. Pourtant elle fait partie de celles que l'on connait sans trop savoir au juste d'où elles viennent, ni à qui ou à quoi on les doit. "Dites 33", ça sonne comme un gag de film, de sketch ou de théâtre de boulevard.



On doit cette formule au docteur René Théophile Hyacinthe Laennec (1781-1826), génial médecin qui a apporté de nombreuses contributions à la médecine.




Tout n'est que "phtisie"

Au début du XIXème siècle, la médecine désigne d'un même nom toutes les maladies respiratoires, faute d'être en mesure de les distinguer et de les décrire scientifiquement.

La phtisie, c'était le nom générique qu'on leur donnait.


"Dites 33"

Au cours d'une promenade, le bon docteur Laennec observe des enfants qui s'amusent à communiquer grâce à la répercussion du son à travers une poutre.

Il existe de multiples versions de cette anecdote. Certaines la situent dans la cour du Louvre, d'autres dans la Bretagne natale du médecin. Certaines prétendent que les enfants jouent à taper des messages en morse que leurs petits copains doivent ensuite décoder à l'autre bout de la poutre, d'autres versions expliquent qu'ils grattent une aiguille contre le bois de cette même poutre.

Quelle que soit la version, le résultat est que la percussion permet d'amplifier les sons.

Mais pourquoi 33 ?

Laennec choisit de faire prononcer le nombre 33 à ses patients, car ses sonorités font vibrer tout l'appareil respiratoire. Ça déclenche un effet de caisse de résonnance qui permet d'entendre les bruits thoraciques.

Le petit cône acoustique

Le docteur Laennec invente le stéthoscope en 1816. Stéthoscope signifie littéralement : "Je vois dans la poitrine". C'est un instrument qui amplifie la perception des sons. Il permet à Laennec d'entendre "la musique intérieure" de ses patients.

À l'hôpital Necker, les apprentis-médecins fabriquent à tour de bras le rudimentaire mais fort efficace outil de diagnostique. Les premiers stéthoscopes sont de simples feuilles de papier roulées pour former un cylindre. Très rapidement, le bois remplace le papier.

Le procédé et l'auscultation des patients qui en découlent suscitent des moqueries dans la presse et le milieu médical. Laennec n'en a cure et poursuit ses travaux.

Un stéthoscope et une formule

Grâce au stéthoscope, le médecin répertorie l'ensemble des signes audibles lors de l'examen clinique. Au décès des patients, il confronte ces signes avec les observations collectées lors de l'autopsie. Au fil des années, il dresse un catalogue précis des diverses pathologies et des signes manifestes pour les repérer.

La médecine possède désormais un instrument fiable pour détecter les maladies cardiaques et respiratoires.


Le guide du médecin

En 1819, Laennec publie le Traité de l’auscultation médiate, une somme qui va bouleverser l'approche médicale et la prise en charge des maladies cardiaques et pulmonaires.

Avec les travaux de Laennec, la médecine gagne en rigueur scientifique et en qualité d'observation objective. Il est le créateur du diagnostique par auscultation. On lui doit le terme "mélanome", ainsi qu'une plus fine connaissance de la tuberculose, de la cirrhose (la fameuse "cirrhose de Laennec") et de la péritonite. Son nom est associé à d'autres pathologies qu'il serait sans doute fastidieux d'énumérer.


Grâce à lui, la médecine de Molière cède la place à une approche moderne. Et quelle distance parcourue jusqu'à notre époque ! Car nous sommes désormais dotés d'instruments d'exploration qui relèvent presque de la SF !

C'est pourquoi aujourd'hui vous ne dites plus 33.

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mercredi 18 novembre 2020

Poésie océane, nouvelle vague

Suite aux articles des 17 et 20 octobre consacrés aux poèmes de Mathéïs, voici un autre fragment. Si « Médusé » est le « poème fils » alors voici le « poème mère » :

Andreas Achenbach - Coast by Moonlight, 1848


«Mille coraux»


Ô vagues Ô souffle de l'immensité bleue,

Mille chœurs, mille souvenirs et mille chants,

Rament et naviguent en moi sur les larmes de mes yeux,

Pleurant les louanges tristes et obscures en tout temps,

Sur un batelet aux bords des rochers j’entends

Les hymnes des âmes tristes et livides,

Qui me soufflent mes rêves et mes désirs pleurants,

Je m’endors dans ces eaux sombres et limpides.

Pris dans la tourmente j’étouffe mon passé.

Mon reflet noir dans le reflet de l'eau azur,

Me crie de désespoir les tempêtes chantées,

Et mon corps sans vie quitte cette torture.

Passé dans la main et futur dans les larmes .

Le radeau me rapproche des rochers massifs,

Mon corps se prépare halte à lever les armes !

Une vague m'emporte loin sur un récif .

Sous la vague je crie les douleurs de ma vie,

Mais tristement elle me retient le corps sous l'eau,

L'océan m'avait encore déjà tout pris,

Et mon cœur se brisa en mille coraux.

Mathéïs Nelle – 2017    

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jeudi 12 novembre 2020

Une équipe. Des profils. Des centres d'intérêt à partager...

1- Roger, toute une Histoire

Dans l'article du 17 septembre, vous avez fait connaissance avec l'équipe Camus, composée de profils très différents. Aujourd'hui, on vous en dit plus sur :

Roger, le chef 


Son obsession : sa région 

(le Comté de Bourgogne, évidemment !)


Il décline cette obsession sous divers angles :

         La gastronomie (le coq au vin jaune, on ne s'en lasse pas...)

         Les sites historiques (connaissez-vous le village-abbaye de Baume-les-Messieurs ?)

         Les livres (https://patrimoine-archives.grand-dole.fr/)


À ces 3 obsessions principales se sont ajoutées 3 grandes histoires d'amour avec de grandes dames du cru :

                           
                Une sainte
Anne de Xainctonge  (Un lieu : Le couvent des Ursulines, à Dole)
Anne de Xainctonge 

                                          

















  
(Un lieu : Le couvent des Ursulines, à Dole)


Une princesse
Marguerite d'Autriche 

(Un lieu : L'église de Brou, dans l'Ain)



                                                                                                  Un écrivain *
Blanche de Buxy 
Merci ! Merci beaucoup Roger !
Y'a PAS de photos de Blanche de Buxy.
Alors je fais comment moi ? 😡
Eh bien tant pis, j'invente.
Donc on aurait dit que ce serait 
Blanche de Buxy sous son parapluie.
Na.








                                                                                                         



                                                                                                                                                         (Un lieu : Château-Chalon) 

 (* : Oui UN écrivain. J'écris pas "écrivaine" parce que Roger ne supporte pas. Quant à "autrice", si je l'écris, il me licencie...)                                                                                                      

Bon, le coq au vin jaune, on comprend, c'est raffiné et délicieux. Baume-les-Messieurs, c'est très beau et les ressources patrimoniales de la médiathèque sont réputées. OK.

Mais quid d'Anne, Marguerite et Blanche ?

Vous le saurez dans un prochain article.

Affaire à suivre, donc...


pour aller plus loin : 

Recette du coq au vin jaune

https://www.marmiton.org/recettes/recette_coq-au-vin-jaune-et-aux-morilles_11656.aspx

Découvrir Baumes-les-Messieurs :

http://www.baumelesmessieurs.fr/


Le saviez-vous ?

En franc-comtois, "baume" signifie "grotte". 

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