mardi 20 octobre 2020

« L'ignorance des hommes se pétrifie au devant de l'inconnu »


"Heaume, Sweet Heaume" My Corona Diary, © Sabine Pigalle


Samedi dernier, nous vous proposions la lecture d’un poème primé à l’occasion du concours du Printemps des Poètes. Un poème écrit par un membre de Je lis Tu lis  (le club des lecteurs de la médiathèque Albert-Camus). Voici son autoportrait :


Qui suis-je donc ?

J'ai toujours aimé lire. Au plus profond de mes souvenirs, je lisais. À cause ou grâce à ma maman me faisant découvrir la médiathèque Albert-Camus. Je crois que sans elle, je n'aurais pas eu toute cette ardeur artistique. Elle m'a appris à faire de la broderie, elle m'a sensibilisé à la lecture et aux arts. Pour cela je la remercie.

Je me suis par la suite dirigé vers le chemin sinueux et semé d'obstacles des lectures plus controversées, oubliées par les jeunes de mon âge et la société. Des ''vieilles'' lectures en quelque sorte.

Le XIXᵉ siècle est une époque merveilleuse en ce qui concerne la littérature, des chefs d’œuvres littéraires ont inspiré notre monde actuel. Je me suis dirigé particulièrement vers la poésie. Je me retrouvais en elle. Ainsi un jour, je me suis demandé : Et si j'essayais ? Et si la poésie me libérait de toutes ces foudres qui, bien que sans fondement et non réfléchies, m'ont fait devenir le ''moi'' qu'à présent je suis ? Je ne regrette rien, ces foudres, je les vois comme les foudres que Prométhée a dérobé à Zeus, elles m'ont éclairé sur l'obscurité d'une société où l'amalgame et les préjugés règnent en maîtres. Ici, je suis le monstre de Frankenstein, j'ai reçu la foudre, mais j'ai su l'user de telle manière que le monstre soit en fait l'autre- le lanceur de foudre.

C'est alors que j'ai écrit et réécrit pour me construire jusqu'à ce que, ces écrits/fragments de moi soient les plus proches du message que je désirais transmettre - moi. L'un de ces fragment est « Mille coraux ».

Quelques années après, l'âge m’ayant fait mûrir, j'ai réécrit, encore et toujours. J'ai même écrit un poème ''fils'' de « Mille coraux » : « Médusé ». En fait, Je suis comme Méduse. L'ignorance des hommes se pétrifie au devant de l'inconnu.

Alors, après de multiples fragments de toutes sortes, présentés au journal du lycée, à mes proches, j'ai décidé de m'inscrire au concours du Printemps des poètes, sur le thème du courage, en partenariat avec la Fnac de Dole. Je leur ai présenté « Médusé » en mars 2020.

Le coronavirus alias « la vague » était de la partie, j'ai donc pu écrire, toujours plus sur cet événement, car il faut le vivre comme un événement, quelque chose d’extra-ordinaire. Le poème « la vague » est né de cet événement. L'Est Républicain désirait même le publier ! Mais du fait de l’arrêt de l'année scolaire, cela est resté sans suite.

Pour tout dire, je pensais ne pas avoir gagné au concours de poésie, mais il y a une semaine, le 02 octobre, j'ai reçu un appel. C'était eux ! J'étais le lauréat du concours ! J'étais... Pardon je suis tellement fier d'avoir réussi ! C'est pour moi une forme de revanche contre toutes les personnes qui malgré elles, peuvent penser que les jeunes de quartiers, ne parviennent pas à grand chose.

Elles ont tort.

Peut-être que chaque amalgame cache en lui une part de vérité passée. Mais en ce qui me concerne j'ai la certitude qu'avec volonté, hardiesse et surtout sa conviction propre, tout est possible.

Ces poèmes sont une partie de moi, de mon âme. Malgré le quiproquo du langage, j'ai essayé tant bien que mal de retranscrire les flux de mon « moi ». Je vous laisse donc avec un fragment, un des « coraux » de mon âme désormais éternelle.


Je suis moi.


Mathéïs Nelle*, 2020

* : 17 ans. 

On est parfois très sérieux quand on a 17 ans, 

avec pour force l’ambition et la grâce de ne se laisser enfermer dans aucune définition !

👀

À Découvrir :

le site et le magnifique univers de Sabine Pigalle :

https://www.sabinepigalle.fr/

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