Vous
en souvenez-vous ? Dans le fameux "monde d'avant", nous
disions le Covid-19.
Nous
avions d'abord cru que Covid-19 et coronavirus étaient synonymes,
puis des personnes averties nous ont expliqué que le coronavirus
était le virus et le Covid-19, la maladie
déclarée.
Quelques
semaines plus tard, l'appellation de la maladie a glissé du masculin
au féminin. Nous disons désormais la Covid,
avec le petit air entendu de celui à qui on ne la fait pas.
Il
nous a tout de même fallu faire une petite gymnastique mentale pour
intégrer ce nouveau genre. Et pourtant ! Il ne fait pas l'unanimité,
ni nécessairement sens :
De
lecteur à lecteurs
Message
de Pierre :
Voici l'article de l'Académie française qui explique pourquoi on
employer ce mot au féminin.
Le covid 19 ou La covid 19
Le 7 mai 2020
Covid est l’acronyme de corona virus
disease, et les sigles et acronymes ont le genre du nom
qui constitue le noyau du syntagme dont ils sont une abréviation. On
dit ainsi la S.N.C.F. (Société nationale des chemins
de fer) parce que le noyau de ce groupe, société, est
un nom féminin, mais le C.I.O. (Comité international
olympique), parce que le noyau, comité, est un nom
masculin. Quand ce syntagme est composé de mots étrangers, le même
principe s’applique. On distingue ainsi le FBI, Federal
Bureau of Investigation, « Bureau fédéral d’enquête »,
de la CIA, Central Intelligence Agency, « Agence
centrale de renseignement », puisque dans un cas on traduit le mot
noyau par un nom masculin, bureau, et dans l’autre, par
un nom féminin, agence. Corona virus disease – notons
que l’on aurait pu préférer au nom anglais disease le
nom latin morbus, de même sens et plus universel –
signifie « maladie provoquée par le corona virus (“virus
en forme de couronne”) ».
On devrait donc dire la covid
19, puisque le noyau est un équivalent du nom français
féminin maladie. Pourquoi alors l’emploi si fréquent du
masculin le covid 19 ? Parce que, avant que cet acronyme ne
se répande, on a surtout parlé du corona virus, groupe
qui doit son genre, en raison des principes exposés plus haut, au
nom masculin virus. Ensuite, par métonymie, on a donné à la
maladie le genre de l’agent pathogène qui la provoque. Il n’en
reste pas moins que l’emploi du féminin serait préférable et
qu’il n’est peut-être pas trop tard pour redonner à cet
acronyme le genre qui devrait être le sien.