Léopoldine Hugo |
De lecteur à lecteurs
Message de Pierre :
De
nombreuses familles souffrent aujourd'hui d'avoir perdu un proche
sans avoir pu l'accompagner dans ses derniers instants, sans avoir pu
lui rendre un dernier hommage comme on le pratique habituellement. Il
faut pourtant essayer de faire son deuil. Rien n'est facile.
Victor
Hugo, qui a perdu sa fille Léopoldine dans la fleur de l'âge, n'a
pu, quatre ans après, atténuer sa douleur. Il l'exprime dans le
court poème qui suit, avec une sobriété bouleversante :
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu
m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes
pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui
tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo (Les Contemplations)
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